Âmes sujettes au vertige, attention, les quelques lignes qui vont suivre pourraient mettre votre oreille interne à rude épreuve.
En ce 26 décembre, gagnée par une subite envie de prendre de la hauteur, je me suis rendue au point le plus haut de Shanghaï.
Choisir le building le plus élancé n'est pas simple; d'en bas, les tours sont plus hautes les unes que les autres, donnant vite le tournis à qui les regarde de trop.
Il en est cependant un géant parmi les grands, un gigantesque titan: je veux parler du célèbre Centre mondial des finances de Shanghaï, le phare de Shanghaï qui toise le liliputien terrien du haut de ses 492 mètres.
Pour l'escalader, la vieillerie gagnant du terrain, j'ai chaussé pour l'évènement, non pas mes chaussures de rando, mais mes baskets et ai tout simplement pris... l'ascenseur. Amateurs de longues marches et de l'effort, passez votre chemin.
Ce qui reste quand même une aventure commence au niveau B1 de la tourelle, dans un dédale de couloirs et de pierre pour trouver l'entrée de l'Observatoire (Suivez Observatory Entrance). Le fléchage laisse un peu à désirer mais une fois le fil d'ariane acheté, sous forme de billet d'entrée, impossible de se perdre.
Un tunnel noir et sinueux nous conduit jusqu'à l'antre de la bête chargée de nous faire gravir les 94 étages qui nous séparent du ciel. Son attente est impressionnante presque angoissante. Avant de monter dans l'engin, dans une obscurité presque totale, un ciel de Led décompte les mètres que doit encore parcourir l'ascenseur pour venir nous chercher.
A son arrivée sur la terre ferme, il ne met que quelques secondes à nous attirer en son sein, grâce à une cabine lumineuse d'un blanc immaculé presque cotonneux. Un remake pour 2010 Odyssée de la frisée...
L'ascension commence alors au son d'une musique psychédélique doublée d'une animation toute aussi spaciale si ce n'est spéciale... un rond lumineux symbolisant sûrement le tunnel de passage de l'ascenseur mime une avancée que retranscrit un altimètre.
Lorsqu'au bout de quelques dizaines de secondes celui-ci se stabilise à 430 mètres, on n'a pas vraiment l'impression d'avoir bougé de notre sous-sol à part peut-être une légère sensation d'oreille bouchée.
Nous voici pourtant au 97ème étage, la vue est impressionnante à la fois sur l'oeuvre architecturale, dont on peut admirer les courbes ultimes, et sur la ville: de là, on domine la mégalopole chinoise sans pour autant en voir la fin. Les gratte-ciels ne semblent plus inaccessibles, avec l'impression de s'être comme envolé, emporté par le vent.
Mais ce n'est rien par rapport au 100ème étage que l'on peut voir, perché à 50 mètres au dessus et qui abrite le fâmeux observatoire du Financial Center.
Car au 100ème, là pas de doute, à 474 m, Shanghaï est littéralement à nos pieds.
Perché sur les épaules d'un géant, je restai béate pendant un petit moment, observant le balais des voitures minuscules et de bonshommes microscopiques quelques centaines de mètres plus bas.
Revenue sur terre à mon tour, je regardai alors d'en bas, cet échassier de béton, de verre et d'acier, à la fois fascinant et terrifiant de froideur. A l'image peut-être de son occupant, la finance mondiale, géant au pied d'argile?
Devinette: Un ustensile de cuisine bien utile se cache dans cette photo... Saurez-vous le retrouver? ;)
A gagner ledit ustensile ou pour ceux qui feraient le déplacement: un thé à The Tea House Shanghaï