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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 08:30

Intéressons nous aujourd'hui à un sujet ardu: le statut de l'animal en Chine. 


Avant tout débat, précision qui a son importance, je ne vais pas me lancer dans une diatribe végétarienne tout à fait malvenue ou encore jeter l'anathème sur la consommation carnée en général.


Mon propos ici est de comprendre la différence de considération de l'animal entre la conception occidentale, presque sentimentale et celle de l'Empire du Milieu et ce pour tenter de mettre fin à des stéréotypes éculés et idées reçues sur les chinois, ces chinois dits cruels et sadiques, tortionnaires dévoreurs de teckels sauce barbecue et de cervelles de primates fraîchement décapités.


Certes, en Chine, l'animal dans sa grande acception fut et est peut-être encore avant tout apprécié pour ses qualités gustatives et nutritives plus que considéré comme un être vivant sensible. 


Peu importe, l'espèce en question, commune, d'élevage ou protégée, sa consommation est tout à fait envisagée sans tabou ni limite: soupes aux ailerons de requins, tortues marinées, concombres de mer, les criquets séchés. Rien n'est impossible tout est envisageable.


Tout ce qui est comestible est consommé, n'en déplaise aux occidentaux un peu sensibles que les autorités tentent de protéger malgré tout. Ainsi pendant les évènements internationaux comme les jeux olympiques certaines directives tendaient à proscrire de servir aux occidentaux certains mets.


Ces interdictions ont eu leur effet, en raréfiant par exemple l'offre de viande de chien. Vous pourrez néanmoins encore en trouver sur les étals de marché notamment dans les provinces du Sud, comme le Yunnan ou encore ici, dans le Guanxi à Yangshuo:

IMG_8423-Recadree.jpeg

 

Les ailerons de requins, la méduse ou la chair de serpent, au goût fumé et à la texture filandreuse, restent encore disponibles dans une grande majorité de restaurants. 

 

IMG_6401.JPG


Mais ces pratiques gastronomiques ne sont pas monnaie courante. Au contraire, exceptionnelles, elles sont peu à peu délaissées, reléguées même au rang d'attractions pour les touristes ou expatriés en mal de sensations, comme une sorte de challenge, de rite de passage ou encore une manière d'honorer son hôte en lui offrant les plats les plus onéreux.


L'animal change en effet progressivement, de statut: d'ingrédient simple ou de meuble, il acquiert celui d'être vivant, sensible, et à ce titre éligible à une certaine protection. Les scènes de mauvais traitements à animaux, véhiculées sur la toile et divers scandales ont provoqué l'émoi et la mobilisation des citoyens de l'Empire du Milieu mais aussi des défenseurs de la cause animale toujours plus nombreux.


Témoin de cette (r)évolution, cette proposition de loi protégeant les droits des animaux présentée en septembre 2009  par un groupe d'experts et depuis en discussion devant le Parlement Chinois.


Cette prise en compte de la souffrance animale n'est pas étrangère à l'éclatement de la cellule familliale et la réduction des relations humaines. D'accompagnement, l'animal est devenu de compagnie. Une compagnie recherchée surtout dans les grandes villes telle que Shanghai.


Elevé au rang de membre de la famille, l'animal permet de pallier la politique de l'enfant unique. Ainsi peut on voir des chiens et chats portant vêtements derniers cris, chaussures assorties, occupant des niches de luxe, et se rendant à des  séances de massages, manucures et autres toiletteurs-coiffeurs, baladés par leurs maîtres complètement gagas qui dépassent parfois les bornes des limites du ridicule:

teinture chien chine

 

La Chine compterait ainsi une population grandissante d'animaux de compagnie évaluée à 115 millions d'individus, une population jugulée par des taxes et des programmes de stérilisation.


Cependant et étonnamment, le compagnon numéro un en Chine n'est ni le chien, ni le chat même multicolore. Moins encore le poisson rouge ou le hamster. Vous vous interrogez, je n'en doute pas. Mais quel est-il donc?


Ni de poils, ni d'écailles, bipède tout en envergure et chant, l'oiseau est la coqueluche des chinois. Les volatiles de compagnie font fureur: transporté dans leur cage, à vélo ou à pied, sortis dans les couloirs, aux fenêtres des immeubles, dans les parc.

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Tous plus soignés et adorés les uns que les autres, ils tentent en ce moment de faire concurrence aux "cigales shanghaiennes", de faire entendre leurs voix à l'image des associations de défense de l'espèce animale avec plus ou moins de réussite. Mais petit à petit...

 

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commentaires

L
<br /> Merci de nous éclairer et nous ôter de nos têtes les habituels stéréotypes. Il y a donc plus d'animaux de compagnie en Chine que d'habitants en France... Ça résume tout.<br /> Mais une question : quel est ton animal de compagnie préfèré ?<br /> bisous acolytes<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci encore pour ce commentaire.<br /> <br /> <br /> Au risque de vous décevoir, je ne répondrai pas à la question que vous me posez. Je fomente en effet une suite à ce petit article sur les animaux de<br /> compagnie... à savoir les animaux de ma compagnie. Pas toujours ceux que je préfère mais qui m'amuse énoooormément.<br /> <br /> <br /> A bientôt!<br /> <br /> <br /> Des bises<br /> <br /> <br /> <br />