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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 14:23

Parlons peu mais parlons en, et bien.

 

De quoi donc ? De ce qui fait frémir les candidats à l'expatriation, les voyageurs et business men à destination de pays étrangers: non pas de la tourista, encore moins des bestioles venimeuses ou des tsunamis, je veux parler des formalités administratives.

 

A nous, européens sans frontière de l'Espace Schengen, ces formalités nous sont complètement étrangères. Pas besoin de visa, d'enregistrement, d'examens, d'ambassade... Rien. Même avec une carte d'identité périmée, on peut prendre l'avion ou l'Eurostar!

 

La Chine, pour ceux qui ne le sauraient pas, ne fait pas partie de cet Espace, loin s'en faut... Avant même le départ c'est déjà compliqué. Pour pouvoir voyager, le touriste de base devra montrer patte blanche à l'ambassade de Chine à Paris en prouvant qu'il est muni d'un billet retour, d'un hébergement à l'arrivée et d'une assurance tous risques avec rapatriement dans la demi-heure au moindre pépin. 


A la clé non pas le gros lot mais un visa L, synonyme d'autorisation pour dépenser ses devises pendant une durée maximum de 3 mois. Mais cette précaution est compréhensible, tant il est vrai que d'ici quelques années, la Chine pourrait devenir une nouvelle terre d'immigration. Voici donc pour le simple voyageur. Pensez à ce qu'il a fallu à une certaine frisée pour obtenir un visa Z, le sésame pour venir travailler en Chine.


Une foultitude de papiers, de justificatifs, de lettres de recommandation et de diplômes, pour prouver que j'étais bien celle que je prétendais être. Mais encore: une batterie d'examens médicaux certifiant que je n'étais pas atteinte de la lèpre, de la peste bubonique ou de désordres psychiques hallucinatoires.

 

Finalement mon visa fut délivré un beau matin sans crier gare alors même que je ne l'attendais presque plus. Cette délivrance signifiait-elle la fin des hostilités administratives? Que neni!

 

Moins de deux jours après mon arrivée, je filai dans un dispensaire pour passer une visite médicale, encore, menée au pas cadencé par des blouses blanches peu commodes. J'enchaînai alors pesée, mesure, radio, prise de sang en un temps record de 9 min 54s et 18 centièmes, temps qu'il m'avait fallu pour remplir le formulaire d'entrée dans le dispensaire...

 

A peine sortie de cet enfer inhospitalier, le tourbillon administratif revint me happer lors de mon emménagement. A peine, le temps de signer le bail que mon propriétaire saute dans un taxi me prenant sous le bras, direction: la station de police la plus proche, ici vue de nuit:

 

IMG_3747.JPG

 

Car tout étranger en Chine doit être enregistré auprès des autorités. Lors de mon séjour à l'hôtel, le gérant l'avait fait pour moi dans un registre spécial. Mais une fois dans mon home sweet home, cet enregistrement devait être fait en présence/par mon sympathique proprio.

 

L'omission de cette formalité n'est pas dramatique: il vous en coûtera une petite amende et un détour par le commissariat local, une balade pittoresque mais rarement recommandée dans les guides...


Et la série ne s'arrête pas là, une semaine après ce petit interlude, je fus convoquée à l'autre bout de Shanghai pour un entretien préalable à l'obtention de ma carte de résident cette fois.

 

Je m'y suis présentée cet après-midi même. A l'accueil, une hôtesse me tendit un ticket. J'attendai alors perplexe mon tour devant une rangée de box en verre, où siégeaient des agents de l'Etat chinois, concentrés sous leurs képis, les yeux rivés sur leur ordinateur. Ambiance... Les numéros défilaient rouges, clignotants sur un tableau lumineux. 

 

A l'apparition du A3363, je m'approche du guichet, m'assois devant mon agent et tente d'expliquer le motif de ma venue en anglais. D'emblée, mon interlocuteur se fige, son regard se vide. Je n'ose aller plus avant dans mon explication, sentant qu'il n'est absolument pas apte à discuter. Je ponctue mes phrases de mots clés: "entretien, visa, permis de travail, carte de résident" de sourires. Il me répond imperturbable: "Passeport".

 

"Passeport": précieux livret, sans lequel je n'ai aucune existence, ni valeur et que j'avais confié aux autorités quelques jours plus tôt. Il devait donc être en SA possession! 

 

Incompréhension, suspense, mystère... Où est mon passeport? Vais-je obtenir ma carte de résident? Je n'en ai moi-même aucune idée à ce stade...

 

La suite au prochain numéro! ;)

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